Economie

Un programme novateur

© D.R

C’est connu, les émissions dans l’atmosphère de gaz à effet de serre(GES) sont responsables de la dégradation du climat de la planète. Ce qui l’est moins, c’est que la réduction de ces mêmes GES peut se monnayer, transformant ainsi cet effort de principe en une valeur commerciale qu’on peut vendre et acheter sur une place de marché !
Cette démarche novatrice constitue en effet la finalité d’un mécanisme financier international, baptisé Mécanisme pour un Développement Propre (MDP). Le but est de générer une valeur commerciale ajoutée à certains projets de développement durable. Ce programme fait partie d’une série de « mécanismes de flexibilité » qui permettent aux pays développés de remplir leurs engagements de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre conformément au dispositions du protocole de Kyoto. Cet aspect, pour rappel, concerne l’engagement juridiquement de 39 pays développés pour une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre de 5.2% en moyenne par rapport au niveau de 1990. Ces réductions d’émissions doivent êtres réalisées pendant la période allant de 2008 à 2012. C’est à ce niveau qu’intervient le MDP en créant un schéma économique inédit. Concrètement, des pays développés investissent, dans des pays en développement, dans des projets qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les pays en développement peuvent aussi réaliser de tels projets de manière autonome. Le pays investisseur, peut, à travers son investissement porter au crédit de ses engagements les réductions d’émissions réalisées. De même, le pays en développement peut vendre à des pays développés les crédits d’émissions obtenus sous forme d’unités de réduction d’émissions. Celles-ci sont exprimées en tonnes d’émissions de CO2 évités. Actuellement, une tonne de CO2 évités se vend à environ 5 dollars US, et ce prix peut aller jusqu’à 10 voir 15 dollars dans les années à venir.
Les bénéfices en termes de réduction de gaz à effet de serre de chaque projet MDP seront ainsi mesurés suivant des méthodes agréés au niveau international et seront quantifiées en unités standard, définies en tant que « Réductions d’Emissions Certifiées » (REC). Comment cela fonctionne? Le cycle de vie d’un projet est composé généralement des phases de développement, de financement, de mise en oeuvre et de gestion. Simultanément à ces phases, le processus propre au MDP vient se juxtaposer au cycle de vie du projet. Ce processus se traduit par une forme d’évaluation scientifique qui vise essentiellement à assurer que les projets réalisés dans le cadre du MDP sont des projets générant des réductions réelles de GES, mesurables et à long terme. Avec l’appui du PNUD et du PNUE, le Maroc s’est doté d’une stratégie de promotion des investissements à travers le MDP.
C’est le Conseil national du MDP, organe du secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement qui supervise ce programme au niveau national. La stratégie nationale, qui couvre la période 2003-2005, prévoit l’activation du programme sur trois volets : la mise en place des bases institutionnelles requises pour l’opérationalité de ce mécanisme, le renforcement des capacités nationales dans ce domaine et la promotion du potentiel MDP Maroc au niveau international.
Les projets éligibles MDP s’articulent autour des secteurs du développement des énergies renouvelables, le transport moins consommateur d’énergie, la gestion plus saine des déchets ou encore le boisement et reboisement.
Actuellement, le MDP Maroc assiste et accompagne trois projets pilotes. Et un premier portefeuille de projets pouvant être proposé en tant que projets MDP a été élaboré.

Articles similaires

EconomieUne

Développement numérique : Agadir se dote de son Orange Digital Center

Cette structure a pour mission notamment d’accompagner et stimuler l’écosystème numérique de...

EconomieUne

10ème édition des rendez-vous Casablanca de l’assurance : Les incertitudes au centre des débats des assureurs

Selon Nadia Fettah, il devient plus urgent d’adopter un usage vertueux d’innovation...

Economie

7ème Conférence internationale sur le big data et l’Internet des Objets (BDIoT’24) : Les travaux démarrent à Fès

Les travaux de la septième Conférence internationale sur le big data et...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux