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Un taux de croissance à 4,2% et une inflation à 1% : Les prévisions de Abdellatif Jouahri pour 2017

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Pour la croissance économique, Bank Al-Maghrib a revu sa prévision pour 2016 à la baisse à 1,2%, avec un repli de 9,6% de la valeur ajoutée agricole et un ralentissement du PIB non agricole à 2,6%.

Le taux directeur actuel reste inchangé. C’est ce qu’a décidé Bank Al-Maghrib, en marge de son dernier conseil trimestriel de l’année. Lors de cette rencontre tenue, mardi 20 décembre 2016 à Rabat, la banque centrale a jugé que le niveau actuel du taux directeur continue d’assurer des conditions monétaires appropriées. A cet effet, il a été décidé de maintenir son taux directeur à 2,25%. Autre révélation du conseil, une prévision à la baisse de l’inflation. Celle-ci est passée de 1,9% en moyenne au troisième trimestre à 1,6% en octobre 2016. Les prévisions pour 2017 font ressortir une inflation autour de 1%. Elle devrait augmenter pour atteindre 1,5% en 2018.

Pour ce qui est de la croissance économique, Bank Al-Maghrib a revu sa prévision pour 2016 à la baisse à 1,2%, avec un repli de 9,6% de la valeur ajoutée agricole et un ralentissement du PIB non agricole à 2,6%. A moyen terme et sous l’hypothèse de campagnes agricoles moyennes pour les deux prochaines années, la croissance devrait s’accélérer à 4,2% en 2017 et s’établir à 3,7% en 2018.

Le déficit budgétaire devrait évoluer favorablement selon les prévisions de la banque centrale. Il s’est légèrement atténué à 38,8 milliards de dirhams et devrait avoisiner 3,5% du PIB tout au long de l’année 2016. A moyen terme, l’ajustement budgétaire devrait continuer sous l’hypothèse de la poursuite de la mobilisation des recettes et d’une meilleure maîtrise des dépenses courantes. Le déficit devrait ainsi s’alléger à 3,1% du PIB en 2017, avant de revenir à 2,8% en 2018.

Au plan des comptes extérieurs, le solde commercial s’est creusé de 25,3 milliards à fin novembre, ramenant le taux de couverture à 55%. Bank Al-Maghrib explique cette situation par «un ralentissement des exportations, sous l’effet notamment de la baisse des ventes des phosphates et dérivés, et d’une accélération du rythme des importations, la baisse de la facture énergétique ayant été moins importante que la hausse des acquisitions de biens d’équipement».

Pour leur part, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) se sont accrus de 4,2% et les recettes voyages de 4,1%. Tenant compte de ces évolutions et sous l’hypothèse d’une entrée de dons des partenaires du CCG de 8 milliards de dirhams annuellement entre 2016 et 2018, le déficit du compte courant devrait s’établir à des niveaux légèrement plus élevés que prévu en septembre. Il devrait avoisiner 2,8% du PIB en 2016 et s’alléger à 2,1% en 2017 et à 2,5% en 2018.

Les réserves de change devraient continuer à se renforcer, mais à un rythme moins soutenu que prévu en septembre, pour assurer la couverture de 6 mois et 21 jours d’importations de biens et services à fin 2016, 7 mois au terme de 2017 et 7 mois et 12 jours à fin 2018.

Reprise des crédits bancaires au secteur non financier

S’agissant des conditions monétaires, la banque centrale note que celles-ci ont été marquées au troisième trimestre par une nouvelle diminution des taux débiteurs de 17 points de base, à 5,08%, portant ainsi la baisse totale de ces taux à 95 points de base sur les 8 derniers trimestres. En tenant compte de ces conditions, le rythme du crédit au secteur non financier continue de s’améliorer progressivement, avec notamment une accélération des prêts aux entreprises. Sa prévision a ainsi été ajustée à la hausse à 3,5% pour 2016. A moyen terme, son rythme devrait davantage s’améliorer pour atteindre 4% en 2017 et 4,5% en 2018, soutenu par la reprise prévue de la croissance non agricole et les conditions monétaires accommodantes.

Pour sa part, le taux de change effectif a connu une appréciation en termes réels, qui devrait s’estomper progressivement en 2017 et en 2018, en liaison notamment avec l’accélération prévue de l’inflation des pays partenaires et concurrents.

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Une reprise de l’économie mondiale «lente»

Au niveau international, la reprise de l’économie mondiale se poursuit. Cette situation s’explique par l’amélioration de l’activité dans les principaux pays avancés. Cela dit, cette reprise reste «lente et entourée de fortes incertitudes liées notamment aux modalités de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et à l’orientation future des politiques commerciale et budgétaire des Etats-Unis», note Bank Al-Maghrib.

Au sein de la zone euro, la croissance devrait se situer à 1,6% en 2016 avant de progresser à 1,8% en 2017 et ralentir à 1,6% en 2018 sous l’effet du Brexit. Aux Etats-Unis, elle devrait ralentir à 1,6% en 2016, en raison de l’appréciation du dollar et l’affaiblissement de l’investissement. Par contre, elle devrait s’accélérer en 2017 pour atteindre 2,2 et 2,5% en 2018. Au niveau des principaux pays émergents, la croissance s’est établie en Chine à 6,7% au troisième trimestre et devrait se situer à 6,1% en 2018.

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