Economie

Une alliance gagnant-gagnant

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ALM : Quel est votre regard sur l’alliance stratégique entre les groupes Afriquia et Oismine ?
My Abdallah Alaoui : Nous assistons à la naissance d’un leader national dans le domaine de la distribution. Il s’agit d’un rapprochement et d’un regroupement des deux familles qui ont milité pour la croissance et le développement économique du Maroc. Il a fallu le courage, la vison et une prospective de deux jeunes managers et entrepreneurs, appartenant à une nouvelle génération de battants qui ont la passion, tous les deux, de relever les nouveaux défis de l’ouverture des marchés de l’électricité et des produits pétroliers.
Ils ont conjugé leurs efforts et leurs moyens humains et financiers pour anticiper les investissements très capitalistiques nécessaires à leur déploiement dans des créneaux nouveaux du domaine de l’énergie en participant avec d’autres entrepreneurs privés marocains ou internationaux à l’introduction du gaz naturel et au développement des énergies renouvelables.
Selon vous, quel est l’intérêt d’une telle opération ?
Les objectifs de cette nouvelle entité ont un lien avec les préoccupations des pouvoirs publics et de la politique nationale de l’énergie fondée sur la diversification, la sécurité des approvisionnements, l’efficacité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ce groupement est ainsi rendu nécessaire par les inconnus réglementaires du lendemain de l’ouverture du marché ainsi que par les complexités, les incertitudes et les risques inhérents au nouvel environnement énergétique.
C’est un mariage de raison, chacun apporte dans sa corbeille ses atouts.
L’un, une position importante sur le marché des gaz butane et une marque internationale de lubrifiants et l’autre un réseau de distribution de qualité, étendu géographiquement et de fortes capacités de stockage ainsi qu’un management performant. Ce regroupement produira des effets induits en termes d’investissement et d’emploi, et entraînera un partenariat gagnant-gagnant Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain. Cette opération est un signal fort donné par cette nouvelle génération d’entrepreneurs pour réaliser une mise à niveau de leurs entreprises sans l’aide de personne, comptant sur leurs propres moyens; elle est surtout un signe de confiance et de foi. Je salue ce courage. Alors que nous savons, de par notre culture traditionaliste, faire émerger une nouvelle culture, en abandonnant un leadership pour mieux se préparer à l’ancrage du Maroc dans la mondialisation, un Maroc qui entre de plain-pied dans la globalisation, n’est assurément pas chose facile.
L’ouverture du secteur pétrolier à la concurrence est-elle une menace ou une opportunité ?
C’est assurément une opportunité que ces deux groupes ont saisie. Cela a demandé un sens civique et beaucoup d’abnégation pour arriver à ce résultat, dans un marché pétrolier marocain connu pour être faible et où les acteurs sont nombreux. Au lieu d’attendre les serments de l’administration quant à leur mise à niveau, les deux groupes ont pris les devants pour réaliser des synergies. Leurs capacités de stockage ne peuvent qu’augmenter avec plusieurs points d’ouverture sur tous les ports du Maroc. La qualité des produits ne peut qu’être améliorée. Avec l’ouverture programmée, les consommateurs auront un choix plus large. Pour les deux sociétés, la capacité de négociation serait bien renforcée. Elles auront un bargaining power conséquent partant du principe que les achats seront désormais regroupés.
Doit-on attendre d’autres regroupements dans le secteur de la distribution pétrolière ?
A la fédération de l’Energie, nous n’avons de cesse d’encourager les regroupements. Les opérateurs ne soupçonnent pas les investissements qu’ils seront appelés à concéder. Dans les cinq années à venir, la mise à niveau à tous les niveaux nécessite beaucoup de moyens. Que ce soit pour le stockage, le remplacement ou encore le management, il va falloir revoir les structures des entités actuelles. J’étais très étonné et agréablement surpris lors de la dernière visite en France, en compagnie du ministre de l’énergie et mines, de réaliser le degré d’encouragement des autorités Françaises des opérateurs Français du domaine de l’énergie. Le message est clair : la France défend ses entrepreneurs. Ils n’ont pas manqué de le rappeler au ministre marocain. Leur intérêt pour le marché national est bien réel.
De même, au Maroc, les autorités se doivent d’encourager les rapprochements entre marocains.
Dans ce sens, un briefing s’impose. Il faut préparer les acteurs à des lendemains rassurants. La structure du prix, la compensation et d’autres aides appartiennent désormais au passé.

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