Economie

Une analyse sans détours

Le rapport 2003 de Bank Al-Maghrib ne fait pas dans la dentelle. Traditionnellement assez réservé, le document présenté par Abdellatif Jouahri ne s’est pas contenté cette année d’indications générales. Peut-être du fait que l’autorité centrale, fort de ses nouveaux statuts, a désormais une autonomie totale et des attributions claires en matière notamment, de la stabilisation des prix, de la conception et de la mise en oeuvre de la politique monétaire, du contrôle des établissements de crédit et de la sécurité des systèmes de paiement. Autant de missions qu’il faut assurer. D’où d’ailleurs le programme de mise à niveau et le plan mis en place sur la période 2004-2006. En attendant, le document d’analyse de la situation économique du Maroc en 2003, au-delà d’une bonne croissance du PIB, laisse voir plusieurs zones d’ombres.
Ainsi, la croissance de 5,2% de croissance du PIB, signal positif, jouit d’une bonne place dans le document. Mais, suivit, quelques paragraphes plus loin, d’une remarque sur la faible augmentation de la valeur ajoutée, assez prononcée dans les secteurs primaires (18%) et timorée dans le tertiaire (3,3%). L’analyse revient aussi sur le taux du chômage, lequel s’est détérioré, atteignant 11,9%.
La hausse du taux de croissance reste insuffisante et surtout, selon le rapport, tributaire du comportement du secteur primaire, lui-même dépendant du baromètre. L’équilibre des finances publiques dépend plus que jamais des recettes de privatisation.
Concernant le déficit budgétaire, l’exercice 2003 s’est achevé sans que ce ratio ne repasse en dessous de la barre des 3%, objectif majeur de la loi de Finances. Le déficit s’est établi à 3,7% grâce. Les recettes de privatisation qui ne sont pas étrangères à ce déficit, finalement plus réduit que ne l’avait laissé entendre quelques analystes de la place, ont atténué l’impact négatif du démantèlement tarifaire.
Le tassement des exportations, en recul de 3,3% s’explique d’une part par l’essoufflement de la pêche, les facteurs conjoncturels ayant affecté le raffinage de pétrole et la méforme des secteurs miniers et des phosphates. Les transferts des MRE et les recettes générées du tourisme ont largement réduit le déficit commercial.
Face à ces différents paramètres, Bank Al-Maghrib avait pour tâche de mener une politique monétaire cohérente.
En 2002, pour résorber la surliquidité du marché, les ratios de réserve avaient été relevés. La situation d’équilibre qui en a résulté a prévalu tout le long de la première moitié de 2003. Mais, les flux MRE et les recettes de la privatisation, arrivées durant le deuxième semestre, appelaient à d’autres ajustements. D’où l’affectation d’une partie des recettes de privatisation au Fonds Hassan II et au Trésor.
Mais en définitive, l’autorité monétaire a été obligée de relever une nouvelle fois le ratio de la réserve monétaire en septembre de la même année. Option privilégiée cette fois-ci, les opérations des reprises de liquidités, le swaps et le change.
Parallèlement, pour conserver toute son attractivité à l’épargne, Bank Al-Maghrib a relevé le taux de rémunération des fonds constitués au titre de la réserve monétaire et aligné celui des reprises de liquidité sur le taux directeur, resté à 3,25%.

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