La Terre devrait compter 9 milliards d’individus d’ici 2050 contre 6 milliards aujourd’hui, soit une croissance de 50%, tirée par l’Asie et l’Afrique, tandis que la population des pays développés devrait plafonner à 1,26 milliard de personnes dès 2030, a indiqué mardi Véronique Riches-Fores, chef économiste de la Société Générale (Europe).
En 2050, les plus de 60 ans seront 2 milliards et la proportion des inactifs par rapport aux actifs devrait passer de 11% aujourd’hui à plus de 25% en 2050 dans le monde, d’après l’étude.
«Ce choc démographique va induire un déplacement des richesses spectaculaire», a commenté l’économiste de la Société Générale lors d’une conférence de presse.
En se fondant sur la théorie du cycle de vie, qui suggère qu’un individu épargne pendant sa vie active puis consomme son épargne lors de sa retraite , elle a estimé que «les tendances démographiques suggèrent une “désépargne” marquée dans les pays industrialisés entre 2015 et 2030».
A l’inverse, dans les pays en développement, la tendance à épargner devrait se développer, d’où un déplacement massif des sources d’actifs à attendre à travers la planète.
Au niveau mondial, la baisse relative du nombre d’actifs, toutes choses égales par ailleurs (notamment sans tenir compte d’éventuelles hausses de productivité), devrait entraîner une forte hausse du "taux de dépendance", c’est-à-dire la hausse du nombre d’inactifs par rapport à l’ensemble de la population.
Elle pourrait se traduire par une perte de produit intérieur brut (PIB) par tête de 6,6% au cours de la période 2005-2050, soit 0,15% par an, affirme l’étude. Tous les pays d’Europe occidentale se verraient menacés d’un appauvrissement, avec une baisse du revenu par tête allant de 9 à 23% selon les cas.