Jean-Marie Messier, le PDG très controversé de Vivendi Universal, a sauvé sa tête mercredi, mais sera désormais assisté par un comité spécial pour mettre en oeuvre la stratégie de désendettement du géant franco-américain des médias. Le conseil d’administration de Vivendi Universal (VU) s’était réuni pendant plus de huit heures mercredi à New York, alors que les critiques des actionnaires s’étaient multipliées contre la chute de l’action, qui a perdu 45% de sa valeur depuis le début de l’année, et le style de Jean-Marie Messier.
Dans un bref communiqué publié à l’issue de sa réunion qui s’est tenue à huis clos au siège de Vivendi à New York, le conseil appelle à « la poursuite active du programme de désendettement et la croissance interne des métiers du Groupe ». Le Conseil, fort de 16 membres, n’apporte pas de soutien particulier au PDG, mais ne le critique pas non plus et ne donne aucun détail sur le plan de désendettement du groupe.
En revanche, sur « proposition de son président » Jean-Marie Messier, le conseil d’administration a créé en son sein un Conseil sur le gouvernement d’entreprise « chargé de proposer des mesures nouvelles s’inspirant des meilleures pratiques internationales dans le domaine », souligne le communiqué. « J2M » était critiqué pour trop faire cavalier seul et le groupe s’est distingué ces derniers temps par des comptes particulièrement difficiles à déchiffrer.
Une attitude mal venue, les scandales comptables à répétition aux Etats-Unis ayant donné soif de transparence et de clarté. Si la mission du nouveau conseil restait encore floue mercredi soir, le choix de ses deux présidents jette un peu de lumière sur son rôle futur. Edgar Bronfman Junior, un des trois membres de la famille qui est le principal actionnaire de Vivendi Universal, co-présidera la nouvelle structure avec Marc Viénot. L’ancien PDG de la banque française Société Générale est aussi président des comptes du groupe franco-américain. Edgar Bronfman Junior avait vendu le groupe familial Seagram, dont les studios de cinéma Universal, à Jean-Marie Messier. La famille Bronfman détient au total 5,6% du capital de VU et, selon la presse, elle n’est guère satisfaite de la chute de la valeur de son investissement.