Economie

Youssef Farhat : «Il y a urgence à fédérer les efforts autour de la même cible»

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ALM : Certains disent, à tort ou à raison, que la BSG ne devrait pas être une priorité dans un contexte de crise. Leur donnez-vous raison?
Youssef Farhat : Je pense que ces gens-là n’ont tout simplement pas compris l’essence même de la BSG. Il ne s’agit pas d’une greffe. Dans un contexte de crise justement, il est essentiel d’assurer la meilleure gouvernance financière possible. Il faut travailler beaucoup plus sur l’impact de la dépense qui, notons-le, devrait assurer au même titre les besoins des catégories les plus vulnérables et qui sont en fait les femmes et les filles.

Pourrait-on vraiment parler de quota hommes-femmes lorsqu’il s’agit de budgétisation?
On ne raisonne pas quantitativement. Le but recherché c’est beaucoup plus une transformation de rapports sociaux entre hommes et femmes de manière à ce qu’ils réfléchissent ensemble sur les politiques publiques au bénéfice de toute la société. Aujourd’hui, au Maroc, nous avons du mal à cerner notre population cible en matière de chiffres puisque les statistiques ne sont pas développées dans ce sens. Nous n’avons pas de données exactes sur les filles ou femmes actives ni sur les filles dans le monde rural. Cela ne change pas pour autant notre approche qui serait de garantir une société équitable. Nous n’opposons aucunement une catégorie sociale à une autre dans nos politiques, tout devrait se faire de façon participative.

Au Maroc d’aujourd’hui, réussissons-nous une intersectorialité pour tout ce qui est budgétisation sensible au genre?
L’ennemi numéro un de la gestion publique reste la compartimentation d’un secteur ou d’un département. Chacun agit en vase clos. C’est pour cela qu’aujourd’hui nous travaillons sur une réforme de la loi organique des Finances pour permettre une meilleure convergence des politiques publiques.
Le secteur social à titre d’exemple est géré par une multitude d’acteurs et d’entités. Cela fait un peu trop quand chacun agit selon ses priorités à lui sans considérer celles des autres. Nous aboutissons au final à une politique globale incohérente et non complémentaire. Il y a urgence à fédérer tous ces efforts autour de la même cible et non en fonction des priorités de chaque administration.

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