Editorial

Bonjour

La mémoire de Mehdi Ben Barka est-elle un argument de campagne électorale ? La réponse est catégoriquement non. Dans ce sens, nous ne sommes pas d’accord avec Hamid Chabat, le maire istiqlalien de Fès. Maintenant, juger historiquement les responsabilités des uns et des autres dans des périodes cruciales et dramatiques de notre histoire relève d’une autre démarche. Celle d’historiens qualifiés ou de structure transitionnelle légitimée par un large consensus de la société. La tournure que cette affaire est en train de prendre est à l’évidence malsaine. Là nous ne sommes ni dans la recherche de la vérité, ni la recherche de la complexité des choses et des contextes, ni dans la connaissance des personnages clés d’une période historique. On fait feu de tout bois, on polémique, et bientôt on se vautrera tous dans l’indignité. Tout mouvement de libération nationale est enclin à des pulsions d’épuration. Le nôtre n’a pas échappé à la règle. Comme il n’a pas échappé à des rivalités personnelles sanglantes qui exprimaient à l’époque des rapports de force brutaux qui visaient des positionnements pour le contrôle de l’Etat et la gestion de la «rente» politique de l’après indépendance. Ce n’étaient pas des affaires d’enfants de chœur. L’honnêteté intellectuelle et historique devrait inciter à éviter les simplifications et les explications réductrices ou lapidaires. Jean Giraudoux disait : «Il est des vérités qui peuvent tuer un peuple.»

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