Le drame national qui a marqué la clôture du Festival Mawâzine de cette année appelle une mise à niveau sécuritaire urgente de tous les festivals du Maroc. Il ne suffit plus que l’on se congratule de l’existence de ces festivals, de leur apport à l’image du pays, à la culture, de leur contribution à la consolidation des économies et des identités régionales. Les passionnés, les amoureux de la culture et les mécènes qui lançaient ces festivals ont été obligés avec leurs équipes de devenir, avec le temps, des spécialistes de la programmation, de la gestion, de l’accueil, de la logistique. Ils arrivaient à attirer de plus en plus de spectateurs, plusieurs dizaines de milliers avec des festivals qui duraient de plus en plus longtemps et mobilisaient totalement les villes qui les recevaient. Une course permanente à la taille critique sans qu’une vraie réflexion stratégique sur la sécurité des spectateurs soit véritablement engagée. Les forces de l’ordre suivaient parfois en traînant les pieds, sans grande conviction, sans grands moyens, sans spécialisation et, surtout, sans rechigner. Quelle est la part du budget de la sécurité dans le budget global d’un festival ? Faible, certainement. Tout cela, désormais, n’est plus possible. Les sites des festivals doivent correspondre à un cahier des charges sécuritaire précis qui garantit la sécurité des spectateurs. Avant, pendant et après le spectacle. Nous avons appris à offrir aux spectateurs de grands festivals, de grands spectacles, de grandes stars mondiales, de belles organisations, de belles scènes, d’excellentes sonorisations, maintenant le temps est venu de leur offrir une sécurité conforme aux normes en vigueur, mondialement.