Editorial

Bonjour

Le cas du député PJD Abdelaziz Aftati pose plusieurs problèmes. A plusieurs niveaux. Commençons par le niveau le plus simple. Celui de son comportement. Il a demandé par écrit une protection à l’ambassade de France à Rabat au profit d’un de ses amis, le conseiller communal à Oujda Noureddine Boubker, qui se sentait persécuté par ses adversaires politiques. Ce comportement est condamnable, et il a été condamné par tout ce que compte le Maroc d’institutions politiques: le gouvernement, l’Intérieur, les Affaires étrangères, le Parlement, des partis politiques, etc. Et le long fleuve tumultueux des condamnations «spontanées» n’est pas prêt de se tarir. Le PJD lui-même dans lequel Abdelaziz Aftati occupe la fonction de membre du secrétariat général a pris une mesure de «démission» à son encontre. La boucle est bouclée, et l’incident est clos, à moins de vouloir traîner le député défaillant devant le peloton d’exécution pour haute trahison en temps de guerre. Il faut savoir raison garder. Maintenant, pour les autres niveaux de lecture de cet événement, il va bien falloir admettre que les choses ne sont pas aussi limpides que l’on veuille bien nous le faire croire. Des questions ! Qu’est-ce qui peut bien pousser un député islamiste, responsable national de surcroît, à une extrémité aussi humiliante en elle-même et au souvenir historique aussi douloureux ? Les voies de recours nationales et patriotiques se sont-elles toutes concomitamment fermées pour justifier — qu’à Dieu ne plaise — la voie étrangère, c’est-à-dire celle de la «trahison suprême» ? Que s’est-il vraiment passé lors des élections du maire d’Oujda pour donner une cohérence à un geste si incohérent? Où la jeune démocratie a failli et où a-t-elle dérapé ? La flopée de communiqués d’état-major de dénonciation, de stigmatisation, de surenchère patriotarde, de citoyenneté réelle, de patriotisme authentique, et j’en passe, n’arrivent pas — comme un écran de fumée pas suffisamment épais — à nous détourner de l’exigence de vérité sur ce qui s’est passé à Oujda. Il y a bien une commission d’enquête, dirigée par Saâd Hassar, qui va tirer au clair l’affaire de Marrakech où la maire PAM est tombée par voie judiciaire. Pourquoi cette commission illustre n’élargirait-elle pas ses prérogatives à la bonne ville d’Oujda ? Un cas, manifestement, encore plus grave puisque la Patrie est en danger?

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