Editorial

Bonjour

Le syndrome vagal— un truc à la fois simple et compliqué —  dont a été victime le président français Nicolas Sarkozy pose de nouveau la question de la santé des hommes d’Etat. Leur état de santé, justement, est un élément essentiel de la continuité de l’action de l’Etat et de ce fait les concitoyens doivent être informés, exactement et régulièrement, sur la situation. Dans le cas du président français, il est clair que son mode de gouvernance, — une hyperprésidence hyperactive avec une compétence universelle — l’expose à l’exténuation. Il fait en un an ce que d’autres faisaient en trois ans. Naturellement, en conséquence, tout s’use plus vite. La santé, le charme, l’influence, l’ascendant, etc. Le pouvoir est comme les piles, il ne s’use que si l’on s’en sert. Sauf que, paradoxalement, il n’est pas utilement stockable car l’inactivité l’use davantage. Ni Giscard, Ni Mitterrand, ni Chirac, en France, n’ont joué franc-jeu dans ce domaine. La transparence n’a pas été toujours de mise. La République hésite sur la posture à prendre sur ce sujet ballottée qu’elle est entre ce qui relève de la vie privée du président et les nécessités d’une gouvernance transparente. Un vrai tabou. Chez nous, pour faire la jonction, on avait beaucoup parlé de la maladie de feu Hassan II que l’on voyait s’éteindre doucement devant nos yeux en une fin de règne assez douloureuse et chahutée. Mais dans la tradition monarchique qu’est la nôtre, avec la mort du Roi, les choses sont naturellement différentes. Le Roi est mort, vive le Roi, c’est la règle. On a, également, beaucoup écrit ces derniers temps sur la santé du Premier ministre Abbas El Fassi. Le débat était biaisé dès le départ car il n’était animé que par ses adversaires les plus virulents. On ne distinguait pas dans ce débat ce qui relevait de la transparence démocratique ou de la volonté d’accélérer une alternance improbable en mettant en avant un «impeachment» sanitaire. Les bons sentiments ne sont pas toujours dénués d’arrière-pensées. C’est dans la nature humaine.

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