Peut-on raisonnablement croire que les ministres attendent la lettre de cadrage du chef de gouvernement pour entamer leurs morasses budgétaires et savoir dans quelle direction aller et où mettre le curseur ?
Difficile d’y croire quand on lit le document qui fait pourtant 22 pages mais qui, en même temps, n’apporte pas réellement des éléments nouveaux et encore moins des informations ou consignes que les ministres ne savaient pas.
La préservation des équilibres macroéconomiques, la priorité aux secteurs sociaux, l’urgence des réformes des CRI, des retraites et de la protection sociale, de l’enseignement, la nécessité de créer suffisamment d’emplois, la régionalisation, l’encouragement de l’entreprise et de l’investissement privé, la poursuite des stratégies sectorielles… ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres des principes alignés et énumérés par le chef de gouvernement dans SA lettre de cadrage qui ressemble finalement plus à un «programme bis».
En quoi ces orientations vraiment générales donnent-elles de la visibilité aux ministres dans l’élaboration de leurs budgets annuels ? Si ce n’est quelques indications dans les trois dernières pages qui insistent sur la maîtrise des dépenses de fonctionnement et de frais généraux ou encore sur la nécessité d’assurer un suivi rigoureux des projets publics…Il fut un temps où la lettre méritait effectivement sa vocation de cadrage et où elle apportait des premiers éléments chiffrés et concrets renseignant sur la tonalité
du budget.