C’est l’histoire vraie et authentique d’un ministre qui, au mois de décembre dernier, au moment du vote de la loi de Finances et du budget de son département avait fait un long et «brillant» exposé devant les parlementaires pour expliquer, entre autres, ce que son département compte réaliser comme projets en 2018.
Dans son exposé, notre cher ministre a bien voulu fournir aux élus de la Nation une documentation pléthorique de 200 pages, riche et très détaillée, pour sa défense.
Jusque-là rien de particulier. C’est même rassurant au vu du débat qui règne ces jours-ci au sujet du droit d’accès à l’information. Sauf que quelques semaines plus tard, notre ministre se réveille de son état amnésique en découvrant dans les médias une information qu’il considérait pourtant comme confidentielle. Le cabinet et le ministère se mirent en branle, les appels téléphoniques aussi, pour interpeller ces journalistes fauteurs de troubles. A ces derniers, on exige d’abord avec insistance «les sources» avant de leur expliquer que l’information publiée est d’ailleurs «complètement erronée». Sauf que l’information était ni plus ni moins tirée du bel exposé fait par le ministre lui-même devant les parlementaires.
Pour résumer, un haut responsable a rendu publique une information mais ne l’a découvert que quand elle a été relayée dans les médias. En avaient-ils le droit ou non ? Etaient-ils censés connaître la sensibilité d’une information donnée par un décideur habilité ?
Ou peut-être aussi que les fautifs finalement sont les élus qui auraient dû demander au ministre de signer sa déposition devant le Parlement après l’avoir lue comme on le ferait pour un PV de police.
Avec des responsables publics de cette trempe, cette loi sur l’accès à l’information, ça va être un vrai délire…