Sans le vouloir, peut-être, les artisans du Plan Maroc Vert ont fait la démonstration en l’espace de dix ans de la théorie économique en matière de production.
La définition aujourd’hui acceptée, des néoclassiques, veut que la fonction de production repose nécessairement sur des facteurs réunis qui sont la terre, le capital et le travail auxquels est venu s’ajouter depuis quelques années le capital immatériel. Une entreprise, un secteur, une économie ne peuvent remplir leur mission première, à savoir produire, que si et seulement si les trois facteurs sont présents et combinés de manière subtile.
Durant des décennies, on a tenté de faire de notre agriculture un secteur productif au moment où elle manquait de l’un ou l’autre de ces facteurs. C’était, là, une mission impossible. En l’absence de capitaux publics et privés, de ressources humaines qualifiées et de savoir-faire, la terre ne peut pas à elle seule faire un secteur agricole performant mais seulement une agriculture vivrière donc archaïque. C’est à juste titre donc si, en 2008, le Plan Maroc Vert a posé parmi ses leviers essentiels l’investissement, la formation et les progrès technologiques en matière d’agronomie.
Aujourd’hui, le secteur agricole a retrouvé sa fonction productive. Pas seulement de denrées alimentaires mais aussi de valeurs ajoutées et de richesses au sens large pour le reste de l’économie. Avec une croissance annuelle moyenne de 7,3%, plus de 10 milliards d’investissements par an, l’agriculture est assurément le plus grand écosystème du Maroc…