Au Maroc, un enfant sur deux âgé entre quatre et cinq ans est déjà sur les bancs de l’école, dans ce qu’on appelle le préscolaire.
C’est le chiffre officiel fourni par le ministère de l’éducation nationale. Cela veut dire aussi que sur les quelque 1,5 million d’enfants que compte cette tranche d’âge au Maroc, il y a 750.000 qui n’ont strictement aucun contact avec l’apprentissage que ce soit dans le privé, dans le public ou même les traditionnelles écoles coraniques, appelées aussi M’Sid. Ces 750.000 enfants seront directement jetés dans le circuit de l’école primaire sans aucune préparation et sans avoir reçu au préalable quelques outils rudimentaires nécessaires pour pouvoir bien apprendre.
Mais personne ne semble s’offusquer de cette situation dramatique alors que le préscolaire est la base fondamentale de la réussite du processus d’apprentissage dans le primaire qui, lui-même, détermine le collégial et le secondaire. Toujours selon les chiffres du ministère, en 2017, on comptait dans le primaire quelque 3,5 millions d’élèves pour un total de 86.900 salles de cours, soit une moyenne de 40 élèves par salle. Que fait-on des 48 milliards DH de budget englouti par l’éducation nationale ? Sur les 26 heures de cours d’un enfant en première ou deuxième année du primaire, à peine 2 heures et demie sont consacrées aux activités artistiques, musique, dessin et autres. Ne parlons pas des autres activités d’éveil comme les classes de plein air, les classes vertes, les visites de musées qui relèvent de la science-fiction.
Mais au lieu de débattre de ces vraies questions déterminantes pour l’apprentissage de nos enfants, on s’émeut de trouver du baghrir et de la harcha dans leurs manuels… !