Malgré les engagements pris récemment par le gouvernement et même si, de l’autre côté, on annonce des mesures de fermeté et des sanctions, les enseignants contractuels grévistes ne veulent rien entendre et menacent d’une année blanche.
Rien ne les fait changer d’avis, pas même l’intérêt général et ces millions d’écoliers et d’élèves qui risquent d’en payer le prix cher. Ils se retrouvent en arrêt de cours à quelques mois seulement de la fin d’année scolaire synonyme d’examens pour beaucoup d’entre eux. On peut comprendre que dans une situation de rapports de force, chaque partie use de tous les moyens dont elle dispose pour arracher des concessions ou des acquis. Et les enseignants contractuels ne vont pas s’en priver.
Naturellement, la crise sera dépassée et un terrain d’entente finira par être trouvé. Mais quel en sera le prix? A court terme, des salles de classe qui restent vides, donc des moyens matériels mobilisés par l’Etat mais inutilisés, des journées de cours en moins pour les élèves. A plus long terme, cet absurde épisode des enseignants contractuels laissera aussi des séquelles au moment où notre école est déjà très mal en point. Car en agissant de la sorte, et au-delà du militantisme de façade, ces jeunes enseignants grévistes transmettent à la jeunesse et aux générations montantes des messages subliminaux dangereux : un accord ou un engagement solennel peut être dénoncé sans aucune gêne, les intérêts immédiats et bassement pécuniaires d’une catégorie priment sur l’intérêt général même s’il s’agit d’un enjeu aussi important que l’éducation des jeunes. En somme, des valeurs individualistes diamétralement opposées avec les fondements même de la vie en communauté.
Et dire que c’est à ces enseignants que le Maroc veut confier l’éducation de ses générations futures…