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Edito : Expliquer avant de punir

© D.R

A peine 200 contrats de travail domestique ont été déposés à ce jour comme le stipule la nouvelle loi adoptée en 2016 et en vigueur depuis octobre dernier.

Pourtant, ce n’est un secret pour personne, les travailleurs à domicile se comptent probablement par dizaines de milliers au Maroc, même si aucun chiffre officiel n’existe à ce jour.

La loi sur les «petites bonnes» peut a priori sembler difficilement applicable, voire pas applicable du tout. Or, comme l’a démontré un autre cas de texte dont on ne donnait pas cher, à savoir la loi sur les sacs en plastique, tout dépendra de la fermeté dans l’application. Et ce n’est pas une fatalité que d’avoir des textes novateurs au point d’être trop en avance sur leur temps. Comme toutes les nouvelles lois, celle du travail domestique comporte des mesures de sanctions que les pouvoirs publics peuvent activer. Mais la sanction à elle seule ne règlera pas tout le problème. En revanche, il est étonnant qu’à ce jour encore les pouvoirs publics n’aient fait aucun effort de sensibilisation et d’explication que ce soit à l’adresse des employeurs potentiels ou des employées elles-mêmes ou de leurs familles.

Le débat qui avait précédé pendant plusieurs années l’adoption de la loi a démontré que la société marocaine est pleinement réceptive à ce sujet éminemment humain et social.

Punir sans prendre le temps d’expliquer et de sensibiliser c’est aller fatalement vers l’échec de la loi et pousser à des pratiques frauduleuses pour la contourner.

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