Pour une première c’en est une. Le parquet général a fait fort en matière d’innovation et de transparence en décidant de déballer devant les médias des enregistrements de l’intérieur d’une salle d’interrogatoire de la BNPJ en réponse à des accusations de falsification de procès-verbaux.
L’autre nouveauté, au passage, est que la BNPJ, incarnant par excellence la force publique, était traditionnellement une grande muette. Rien n’en sortait et rien n’en filtrait. Et au même titre que d’autres corps comme la police, la gendarmerie ou l’armée, la BNPJ, pour des raisons historiques et pour la sensibilité de son travail, ne pouvait même pas se défendre et défendre l’honneur et l’intégrité de ses membres quand ils étaient attaqués à tort.
Mais visiblement, la grande réforme institutionnelle au terme de laquelle le parquet a pris son indépendance vis-à-vis de l’Exécutif a eu beaucoup de bienfaits qu’on n’avait pas forcément prévus.
On ne s’en rend peut- être pas compte, mais en communiquant de manière spontanée et transparente avec le grand public, à travers les médias, le parquet comme la BNPJ vont certainement contribuer à réconcilier le citoyen avec l’administration et à lui redonner confiance en elle. L’autre bienfait incontestable de cette opération du parquet général est que ce même citoyen sait désormais que la loi s’applique à tout le monde y compris à des fonctionnaires ou des services qu’on pouvait croire en dehors du champ. Pour un parquet général en début d’exercice, c’est le meilleur gage d’équité qu’il pouvait donner à l’opinion publique… !