Dans sa sortie récente à l’occasion de la journée mondiale de la santé, le ministre en charge de ce département s’est félicité de l’existence du Ramed sans lequel, a-t-il dit, le Maroc n’en serait pas aujourd’hui à un taux de couverture médicale proche des 60%.
En même temps, le fait est que 45% des Marocains n’ont aucun filet social en matière de santé. Et le ministre de rassurer que le Maroc atteindra les 90% de couverture médicale d’ici 2021. Sauf que le ministre oublie de faire une nuance très importante. Généraliser la carte du Ramed est une chose et donner un accès effectif aux soins de santé en est une autre. A quoi servirait une carte de Ramed si son propriétaire n’a pas d’hôpitaux où se soigner ? Et à ce niveau, le ministre ne nous dit pas tous les autres chiffres qui fâchent et qui démontrent l’ampleur du déficit de la santé.
La preuve, rien que pour l’année 2017, le ministère a dû organiser quelque 180 caravanes médicales pour presque 600.000 personnes sans compter les caravanes réalisées par le privé et l’associatif. En 2017 toujours, le ministère a encore investi dans 150 unités médicales mobiles. Les hélicoptères sanitaires sont devenus des ambulances volantes au Maroc au vu de l’étendue de nos déserts médicaux.
La santé mobile est une initiative louable, certes, mais elle ne peut en aucun cas constituer une solution durable. Jusqu’à quand va-t-on continuer à faire de la santé en pointillés ? S’il y a un défi aujourd’hui en matière de santé, c’est d’abord et avant tout de rapprocher les soins de santé du citoyen et ensuite lui assurer le financement à travers la couverture médicale. Et pas le contraire…