Les Assises de Skhirate donnent le coup de départ d’un grand chantier qui s’étalera sur cinq ans.
A la lecture de la compilation de recommandations, il se dégage incontestablement un consensus, presque une unanimité et une volonté collective pour marquer une vraie rupture avec le passé fiscal du Maroc.
Cela dit, on ne peut pas ne pas penser à toutes les réformes fiscales qui ont été réalisées dans les années 90 et au début des années 2000 et qui, elles aussi, étaient censées révolutionner le corpus fiscal marocain vers plus d’équité, de justice et d’efficience. Or, une partie de ces réformes est restée inachevée ou sans effets même si elles avaient fait l’objet du même consensus.
Une des conditions nécessaires, mais pas suffisantes, pour la réussite d’une réforme fiscale réside dans l’engagement sincère du premier acteur concerné, à savoir le contribuable lui-même. Raison pour laquelle les Assises de 2019, entre autres recommandations, ont consacré le principe de la charte du contribuable.
Mais le fait d’adhérer à une charte écrite solennelle, et malgré le renforcement des mécanismes et mesures de contrôle, ne peut pas à lui seul inverser le comportement du contribuable marocain.
Une vraie rupture sera possible à partir du jour où le contribuable marocain considèrera que payer l’impôt est d’abord un acte citoyen relevant de ses devoirs communautaires et non pas comme une simple obligation légale envers l’Etat. Une telle révolution passe inévitablement par l’éducation et par l’école…