La réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) était nécessaire. C’est presque chose faite aujourd’hui puisque le gouvernement vient de dévoiler la nouvelle architecture. Sera-t-elle plus efficace ?
L’expérimentation sur le terrain nous le dira dans les mois qui viennent. Mais une fois la nouvelle machine mise en marche, il ne faudra pas attendre 15 ans pour constater l’échec. Et pour cela, il est nécessaire de disposer dès maintenant d’un système d’évaluation en temps réel. Mais le projet de texte sur la nouvelle configuration des CRI se contente seulement d’énumérer les attributions et les responsabilités de l’élaboration des plans d’actions ou de la revue des rapports annuels sans plus de précisions.
Or s’il faut demain juger la pertinence ou non des choix pris aujourd’hui, il faudra pouvoir les évaluer. Et pour évaluer les CRI, il ne suffit pas seulement d’énoncer des principes et des missions d’ordre général. Il faudra leur assigner des objectifs clairs, concrets, individualisés et chiffrés pour être mesurables. La performance d’un CRI peut être jugée sur un premier chiffre : le volume des investissements drainés et réalisés dans la région en fonction des besoins de celle-ci en emplois mais aussi de ses potentiels et de ses atouts. Et ce même volume n’a de sens que si, au préalable, un niveau d’investissement cible a été fixé.
Chaque région, et donc chaque CRI, doit avoir un objectif annuel en volume d’investissement à réaliser et sur lequel les responsables du CRI s’engagent fermement via des contrats annuels ou pluriannuels. D’autres critères et indicateurs mesurables peuvent et doivent être sur la grille comme le nombre d’emplois créés, les délais de réponse et de traitement des dossiers, le nombre de procédures, de documents…
Faire une refonte de cette ampleur et ne pas prévoir de système d’évaluation c’est refaire exactement les mêmes erreurs du passé et vouer encore une fois la réforme à l’échec…