Le projet du TGV, nous dit-on, est en train d’entamer sa dernière ligne droite avec les essais avant d’être mis en service. Dans un an, donc, il y aura au Maroc des trains de dernière technologie roulant à 300 km/h et d’autres classiques, pour ne pas dire archaïques, qui continueront de rouler avec leurs lots d’obsolescence, de retards, d’incidents sur la voie…
C’est la manifestation par excellence de ce Maroc à deux, voire plusieurs vitesses dans beaucoup de domaines.
Le week-end qui vient de s’achever, dans une ville comme Casablanca, censée être la vitrine de ce Maroc et qui se dote de projets pharaoniques à coups de milliards DH, on a assisté encore à une scène d’effondrement mortel qui nous ramène au sous-développement moyenâgeux.
Le même jour, à Casablanca aussi mais sur un tout autre registre, le chef de gouvernement se produisait devant un parterre de lycéens venus, accompagnés de leurs parents, assister à un forum sur les voies de l’excellence. Que des adolescents, à la veille d’entrer dans la vie adulte, puissent avoir le privilège d’écouter les conseils d’un chef de gouvernement, cela dénote incontestablement un progrès certain. Sauf que, malheureusement encore, c’est une chance que les centaines de milliers de lycéens de l’école publique n’auront probablement jamais. C’est cela aussi le Maroc à plusieurs vitesses. Et s’il y a aujourd’hui une urgence, pendant qu’on est en train de réfléchir au modèle de développement, ce serait de réparer l’ascenseur social, de rétablir l’égalité des chances et l’égalité tout court.