Le gazoduc qui reliera le Nigeria au Maroc, qui vient d’entrer dans une nouvelle phase active, est un projet à portée multidimensionnelle que le Maroc et ses partenaires d’Afrique de l’Ouest doivent impérativement réussir.
D’abord sur le plan régional et même mondial, les enjeux climatiques et la vague verte de la transition énergétique deviennent pressants et les pays prennent déjà position sur la carte des ressources de demain. Les gros projets portant sur le transfert d’énergie et de ressources vont se multiplier dans notre région et l’Afrique de l’Ouest avec le Maroc ont raison de se positionner dès maintenant car le marché européen sera investi rapidement par d’autres. Il faudra donc aller très vite. La Turquie va ouvrir aujourd’hui officiellement les vannes de son gazoduc trans-anatolien qui achemine du gaz de l’Azerbaïdjan vers l’Europe à travers le territoire turc. Ce gazoduc, long de presque 2.000 kilomètres, avait été annoncé il y a à peine 7 ans, en 2011, et les travaux lancés seulement en 2015.
Au-delà de ce volet géostratégique, le gazoduc ouest-africain sera aussi un gisement extraordinaire d’opportunités pour les entreprises de la région, notamment marocaines et leurs homologues des pays de la CEDEAO. En plus, bien entendu, des revenus financiers, le gazoduc sera surtout l’occasion idéale pour permettre à ces entreprises africaines d’opérer un transfert de savoir-faire et de développer de nouvelles compétences qui seront précieuses à l’avenir. Au passage, rappelons-le, il ne faudra pas oublier les dizaines de milliers d’emplois qu’un tel chantier va générer.