Le ministre en charge de l’enseignement supérieur a profité de la séance hebdomadaire des questions/réponses au Parlement pour faire un exposé devant les députés de tout ce qui a été réalisé dans le domaine.
Pour étayer son argumentaire et prouver les efforts fournis par les pouvoirs publics, le ministre a choisi d’énumérer aux élus une longue liste de nouveaux établissements universitaires construits par l’Etat, de ceux qui ont ouvert leurs portes, des nouvelles facultés, des instituts ainsi que du déploiement des universités sur le plan régional…
Mais construire des facultés et des universités ne veut pas forcément dire que l’enseignement supérieur s’améliore. La performance de l’enseignement ne se mesure pas par la quantité et le nombre d’établissements et la capacité mais par la qualité de ce qui est transmis aux étudiants. Une université ne peut pas être résumée en des murs, des amphithéâtres, des salles de classe, des bibliothèques, des dortoirs…
Un établissement d’enseignement supérieur c’est plus et surtout du contenu. Et même là, il ne s’agit pas seulement du contenu en termes de connaissances scientifiques et techniques. Une université, tout comme une école primaire ou un lycée, est par excellence un espace où se pratiquent, se vivent et se transmettent des valeurs au quotidien, se construit un état d’esprit collectif. Plus que les cours magistraux et les travaux pratiques, une université vaut par la qualité et le mode de vie de sa communauté, par la nature des liens qui se tissent au sein de cette communauté. Dans les universités anglo-saxonnes, notamment nord-américaines, les relations entre les enseignants et les étudiants, par exemple, ne sont pas dans la logique du maître avec son disciple et apprenant mais dans une logique d’appartenance à une même communauté partageant le même objectif. Il ne sert à rien de construire des facultés par dizaines ou par centaines si le contenu n’y est pas…
