Le rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) sur les droits de l’Homme au Sahara souffre, finalement, au-delà de l’effet d’annonce qui l’a accompagné, de plusieurs failles qui atténuent sa crédibilité, relativisent ses conclusions et limitent sa portée. Les canons mondiaux dans ce type de rapport, quand ils sont sérieux, c’est de s’en tenir à un strict parallélisme des formes dans la méthodologie retenue. Un équilibre dans la collecte de l’information, dans son traitement et dans les analyses obtenues. Or, ce n’est pas le cas du travail de HRW. A l’évidence la partie Tindouf — de l’avis même des enquêteurs — est sous-analysée et ne permet pas de tirer l’intégralité des conclusions qui peuvent décrire le drame humain absolu dans les camps tenus par le Polisario en territoire algérien. Le deuxième point est que les conditions de déroulement de l’enquête au Maroc — encore une fois, de l’avis même des enquêteurs — est la preuve a contrario qu’ils ont pu travailler à ciel ouvert, avec tous les protagonistes et en accédant à toutes les sources marocaines notamment médiatiques. Le fait de ne pas retrouver cette dimension incontournable dans les conclusions du rapport relève au moins de la mauvaise foi, si ce n’est du parti pris manifeste. Le troisième point à noter — et qui est fatal pour ce type de travail — est que HRW est incapable de s’engager sur la communication autour de ce rapport — à l’instar de ce qu’elle fait librement au Maroc — à Alger ou, a fortiori, à Tindouf. Au final, ce qui s’impose à nos esprits, c’est que cette ONG a fait un travail orienté compte tenu des contraintes méthodologiques auxquelles elle a dû faire face par absence d’exigence éthique et déontologique. HRW a abouti à des conclusions qui dénotent d’un parti pris assumé — la stigmatisation gratuite du projet d’autonomie marocain — qui brise toute prétention à la neutralité et, qui, en conséquence, annihile toute possibilité pour cette ONG de contribuer à la solution de ce conflit. Il est difficile de revendiquer l’objectivité quand l’objectif premier, manifestement, est de satisfaire les commanditaires.