Tous les partis politiques qui concourent pour les élections communales ont opté pour la même stratégie. Choisir des notables, des gens riches ou puissants, pour les représenter. En plus, une bonne part de ces «notables» sont des hommes instruits et des hommes d’affaires aguerris. Où est le mal ? Est-ce un crime ? Est-ce une trahison de la démocratie ? L’idéal-type politique fait que chez nous pour que les élus apparaissent crédibles et honnêtes, il faut qu’ils soient pauvres, analphabètes, roublards, populistes, mauvais gestionnaires, etc. En tout cas, il faut qu’ils s’affichent comme tels. Aujourd’hui, il semble qu’il y ait une rupture. Pour gagner, les partis savent qu’ils ne peuvent plus miser sur des intellectuels fauchés, gauchisants, sympathisants actifs du MTD, vaguement droit-de-l’hommiste et un peu médiatisés. L’honnêteté ou l’intégrité morale, à supposer que celle-ci existe dans sa forme absolue, n’est plus considérée comme un atout électoral décisif. Bien au contraire. Du RNI, un pionnier, à l’USFP, un méritant, en passant par l’Istiqlal, un historique, ou même le PAM, un nouveau venu dynamique, tous ont fait le même pari. Privilégier une élite de notables et d’hommes d’affaires capable d’amener des scrutins, de gagner des sièges, à la sueur de son front et de son burnous sans rien devoir au parti politique qui l’a accréditée. Ni politiquement, ni idéologiquement, ni sur le plan organisationnel. Avec ce système plus les partis s’effaceront, plus ils démontreront leur inexistence, leur vacuité, plus ils auront d’élus. C’est la panacée universelle.