Editorial

Éditorial :

En gros, lors de la campagne électorale de ces élections communales, tous les avis ont pu s’exprimer. Les dépassements constatés — y compris administratifs — ont fait l’objet de plaintes formelles et ont pu  prospérer devant les instances compétentes ou devant la justice. Il reste deux phénomènes majeurs qui, à la lumière de cette campagne,  marquent profondément notre vie politique. L’usage de l’argent sale et la violence physique. Ce sont là, malgré des effets dissuasifs de la loi, des produits typiques d’un cocktail connu : démocratie plus pauvreté plus ignorance. Ce mélange détonnant ne peut être neutralisé ni par des slogans, ni par des rodomontades, ni par une répression aveugle. Là où les faits sont caractérisés le dernier mot appartient à la loi. Mais d’une manière générale c’est une affaire de prévention, d’instruction et d’encadrement de la population par les partis politiques. Parfois ces derniers sont victimes de phénomènes déviants qu’ils entretiennent eux-mêmes. Dans l’ensemble, l’assainissement de nos pratiques électorales est un processus long qui est en relation avec l’évolution de notre société. Optimisation de l’enseignement qui continue à produire des illettrés. Émergence d’une authentique classe moyenne digne de ce nom. Passage de la notion de citoyenneté du tic verbal mimétique à la réalité. La généralisation et la valorisation de la culture de l’écrit. Le cantonnement à des sphères réduites des valeurs actuellement dominantes de l’argent facile, de la spéculation, de la «légitimité» de la corruption, de l’opacité, du mépris des intellectuels et du monde des idées, de l’enrichissement sans cause, de la culture «bling-bling», etc. Tout cela retarde le progrès de ce pays car nous ne pouvons décemment bâtir une prospérité collective sur des non-valeurs. Le taux de participation sera, encore cette fois, un indicateur réel de la panne sociétale multiforme que nous vivons. Une vraie crise cardiaque «étalée». Pas celle, économique et financière,  que craignait le défunt Hassan II, mais une crise profonde de valeurs, larvée et durable.

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