Editorial

Éditorial

La confusion qui règne au Maroc sur le plan politique aggrave les difficultés du pays et retarde dangereusement sa mise à niveau. Notre problème aujourd’hui, et il est fondamental, est véritablement «Qui fait quoi ?». Un problème essentiel de définition des rôles. Qui est dans la majorité ? Qui est dans l’opposition ? Qui agit ? Qui soutient ? Qui a un programme ? Qui ne l’a pas? Qui a une vision ? Qui la cherche ? L’enrôlement collectif derrière le vaste projet royal de démocratie et de modernité ne suffit ni à faire apparaître des clivages politiques féconds, ni à faire apparaître de nouveaux leaderships partisans crédibles, ni à faire émerger des programmes compétitifs susceptibles de faire vivre demain une alternance démocratique. Le brouillard est total. Il n’est pas prêt à se dissiper. Que fait encore l’USFP au gouvernement ? Pourquoi l’Istiqlal supporte-t-il toujours une majorité de bric et de broc alors que son Premier ministre ne jouit pas, selon son propre aveu, de l’entièreté de ses responsabilités de choix. Pourquoi  des partis comme le RNI ou comme le MP considèrent qu’ils ont vocation naturelle à gouverner comme s’ils avaient reçu en héritage le gouvernement du Maroc ? C’est inconcevable. Personne n’est plus dans son rôle. Et tout le monde s’accroche à un paradigme politique qui n’existe plus tellement il a été érodé par la vitesse de projection et d’exécution du nouveau règne. La majorité n’a désormais aucune substance politique à part la volonté des protagonistes en guerre larvée qui la composent à vouloir se maintenir au gouvernement. L’opposition, elle, se résume à la coexistence impossible des deux partis irréductibles qui la composent, le PAM et le PJD. Leurs alliés possibles sont tous de l’autre côté. Cette situation absurde mérite une clarification d’urgence. Le pays ne supportera pas d’aller jusqu’à 2012 — il y arrivera à genoux — pour tirer les choses au net. Cette attente n’a plus aucun sens. Des élections législatives anticipées en juin 2010 — une simple hypothèse de travail —  accélèreront la transformation du paysage politique du pays et achèveront de mettre à niveau la vie politique marocaine.

Articles similaires

EditorialUne

Ancrage bancaire

Le changement du tour de table ou du propriétaire d’un établissement bancaire...

EditorialUne

Confirmations

Les projections des experts du FMI pour la croissance mondiale, globale, par...

EditorialUne

Statistique évolutive

L’élaboration des politiques publiques ainsi que la prise de décision, aussi bien...

EditorialUne

Révolution green

Le Salon international de l’agriculture démarre dans quelques jours et aura comme...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux