Editorial

Éditorial

Le Conseil de sécurité, en allant dans le sens du report des rencontres informelles entre le Maroc et le Polisario, commet trois fautes. La première c’est de donner une prime à l’opération de propagande — une opération d’Etat de l’Algérie —  en  cours autour du cas Haidar. La deuxième est de contrarier le processus  qui doit mener à de vraies négociations sur l’offre d’autonomie qui est in fine la seule voie vers la résolution  de ce conflit. Et la troisième faute, plus inquiétante encore, est de fragiliser la position dans la région de Christopher Ross, représentant personnel du SG de l’ONU. La conjonction de cesfaits nous impose, aujourd’hui, une évaluation sereine de la situation.Les atermoiements du Conseil de sécurité et sa porosité aux manœuvres propagandistes des séparatistes doivent être fermement dénoncés en tant que positions qui portent préjudice à la résolution du conflit et sortent le Conseil de sa neutralité. Les Marocains, pour leur part,doivent savoir que la séquence positive, voire euphorique qui a prévalu depuis l’offre d’autonomie en avril 2007 — une offre excellemment bien accueillie sur le plan international— est terminée. Il faut,maintenant, évaluer les acquis de cette période et savoir pourquoi,après l’avoir reprise , on re-perd la main, aujourd’hui, dans des conditions très défavorables pour nous, sous les coups de boutoirs d’actes de propagandes prévisibles et habituels qui n’ont pas été contrés avec succès. Il nous faut descendre de notre nuage, formuler de nouveaux objectifs d’étapes plus adaptés, plus concrets, et  nous remobiliser autour d’eux. L’offre d’autonomie reste l’objectif stratégique majeur mais il faut empêcher par tous moyens les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume de la frapper de caducité ou de faire douter insidieusement nos partenaires de sa viabilité. C’est la question fondamentale. L’affaire du Sahara n’est pas l’affaire Haidar. Il faut les dissocier. Méticuleusement. L’une disparaîtra dans les mirages du désert et l’autre suivra son cours devant les Nations unies. L’une, il faut la circonscrire par tous les moyens. Et l’autre, il faut continuer à l’aborder avec sérieux,expertise et résolution.

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