Editorial

Éditorial

Le remaniement ministériel auquel vient de procéder SM le Roi Mohammed VI porte en lui, à l’analyse sommaire, deux leçons majeures. L’une sectorielle concernant la réforme nécessaire dans les départements concernés et l’autre, politique qui met davantage de lumière brute sur la situation catastrophique des acteurs d’un champ politique en crise profonde. Sur le plan sectoriel, la reprise en main de l’Intérieur par un juriste confirmé, influent et proche du centre du pouvoir signe le retour en force des professionnels du droit — les artisans du métier — dans ce département. La longue séquence des ingénieurs vient de se refermer avec tout de même quelques couacs mémorables. Il faut en faire le bilan avec sérénité. Tout n’est pas à jeter. Le ministère de la Justice, quant à lui, revient à sa nature technocratique disons de souveraineté. Deux ministres USFP, feu Mohamed Bouzoubaâ et Abdelouahed Radi, consécutivement, n’ont pas pu sortir ce département des ténèbres du sous-développement et de la dépendance vers la lumière de la modernité et de l’indépendance. Résultat : l’échec est total et, en gros, la démocratie marocaine est, de ce fait, en panne. Le coût politique, pour notamment l’USFP, est terrible. Mais il y a plus grave. Sur le plan politique pour rester dans les rivages socialistes, ce remaniement est calamiteux. Ce parti exsangue, battu aux élections et déboussolé par 11 ans de socialisme exécutif devait trancher un débat de fond : partir ou rester au gouvernement. Non seulement il reste, ce qui est son droit absolu, mais c’est Driss Lachgar, le théoricien de la ligne du départ, et de l’alliance avec le PJD dans l’opposition, qui fait une entrée vaudevillesque au gouvernement. Là aussi le coût politique est terrible. Pour le reste, toujours dans la leçon politique, l’effeuillage de Mustapha Mansouri continue. En attendant son heure, il perd deux ministres dans un règlement de compte dur et opaque pour le commun des mortels. Deux victimes collatérales d’une opération «chaises musicales» qui déstabilisent inutilement deux départements ministériels sans rien ajouter de substantiel à la vie politique ni à l’efficience gouvernementale.

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