Israël n’a jamais eu un exécutif aussi insuffisant, aussi nul et aussi incompétent de sa jeune et conflictuelle existence. Plus de leadership crédible, plus de responsable de haut niveau, une classe politique ayant une courte vue, usée et corrompue, un système politique obsolète. Le pays qui se décrit lui-même comme la seule démocratie du Moyen-Orient apparaît comme ce qu’il est, dans la réalité, un pays belliciste, militariste, sans souffle ni imagination. Enfermé dans une parano sécuritaire, adorant la violence — sa nouvelle religion —, il perd tout crédit et toute légitimité. L’acte criminel de piraterie internationale contre les bateaux humanitaires de Gaza finit par discréditer totalement ce pays. Hors du droit international, hors de la communauté internationale. Bientôt, paradoxe des paradoxes, au nom de la Shoah, hors de l’humanité humaine. Les condamnations sont autant unanimes qu’universelles. Le monde rejette et condamne. Jamais Israël n’a suscité autant de réprobation, de rejet et de défiance. Le bilan de Netanyahu est là. Qui peut encore soutenir Israël ? Personne. Même les plus engagés pour sa sécurité doutent. Même les amis inconditionnels. Même les intellectuels juifs de par le monde qui se disent amis de l’Etat hébreu marquent, désormais, leur distance avec ce gouvernement calamiteux. Deux peuples, deux Etats, une capitale. La paix. Et au bout du compte une intégration régionale vitale. Aucun homme politique israélien, visible et respecté, ne peut dans cette hystérie, ou cette cécité, collective porter ce projet de paix auquel tout le monde, sans exception, souscrit. C’est cela la vraie menace contre l’existence et la sécurité de ce pays: son incapacité à trouver le personnel politique capable de le projeter pacifiquement, et d’une manière civilisée, dans son environnement. Le système est un produit de guerres «amorales» et injustes, il ne produit, donc, que de la violence gratuite et illégitime.