Editorial

Éditorial

L’Europe a tenu parole. Les dons accompagnant le PIN (Plan indicatif national) qui court sur trois ans sont conséquents. Près de 6,5 milliards de dirhams seront consacrés à des chantiers précis: le développement social, la modernisation économique, le renforcement institutionnel, la protection des droits de l’homme et la sauvegarde de l’environnement. Il nous est arrivé, sur ces mêmes colonnes, de comparer le soutien apporté au Maroc par l’UE à celui dont ont bénéficié des pays comme la Bulgarie ou la Roumanie. Le propos était critique. Ils est «fair- play», aujourd’hui, de reconnaître que malgré la crise, l’effort communautaire est réel sur le chemin de la mise en œuvre concrète du Statut avancé. Nous choisissons nos priorités, nous définissons nos engagements, nous les «gelons» avec nos partenaires européens qui formulent aussi quelques exigences contractuelles ou statutaires et on passe à l’action. Nous devons maintenir le cap. Le choix de l’Europe est un choix stratégique — c’est le nôtre en toute souveraineté — nous devons nous conformer à ce qu’il suppose comme agenda notamment sur le plan politique. Sur le plan économique, la question est cernable si les questions de gouvernance sont réglées. Mais c’est le volet politique, en gros la partie politique des critères de Copenhague, qui pose des questions de fond et de rythme. Pour deux raisons: l’audace dans les réformes et le personnel politique pour les faire vivre. On donne l’impression à nos partenaires que, parfois, nous faisons un pas en avant et deux en arrière. Quand nous sommes en difficulté au niveau des choix, on met en avant nos spécificités notamment culturelles, ce qui est une manière polie de dire, sur des questions pratiques, que nous ne sommes pas mûrs, ou gênés, pour les réformes. Les exemples sont connus même quand c’est nous-mêmes qui définissons courageusement les objectifs et le calendrier comme, par exemple, pour les recommandations de l’IER qui n’ont rien à voir avec l’UE. Sinon sur les libertés individuelles, la liberté de la presse, le droit à l’information, la télévision publique, l’indépendance de la justice, l’impartialité de l’Etat, l’état de droit économique, etc. nous sommes encore très frileux ou tâtonnants. Nous avons du mal à trancher, à y aller franchement et réchauffer véritablement ces fronts car le personnel politique pour le faire est défaillant. A l’étroit dans un code électoral encore insuffisant et une loi sur les partis politiques encore expérimentale, le personnel politique a du mal à recruter, à se renouveler et faire de la qualité. Le électeurs réfugiés dans l’abstention attendent de vrais signaux de rupture pour bouger.

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