Editorial

Éditorial

Quelles leçons tirer du discours royal de la fête du Trône ? Quel type d’orientation cette adresse à la Nation peut-elle insuffler, dans des délais assez brefs, à l’action gouvernementale, à l’organisation du gouvernement ou à sa composition même ? Tout est possible et rien n’est tabou.  Ce discours ne peut être réduit à une  allocution de circonstance, il porte une réelle évaluation de la performance de l’équipe Maroc, ses points forts, ses points faibles, ses défis, ses réussites, ses échecs, etc. Il ne se contente pas d’une évaluation formelle excluant le fond ou la complexité des choses. Il note l’échec patent d’un certain nombre de secteurs, de domaines d’activité. Ils sont nommés. Il pointe aussi les avancées, elles sont soulignées mais cela impose, naturellement, de produire davantage d’effort pour améliorer face au monde la compétitivité du pays qui est un combat permanent. Sur le plan politique, les conséquences du discours royal ne peuvent être, décemment, éludées. Une réponse politique, des cadrages, des modifications, de nouveaux paramétrages voire, simplement, une redistribution ou une reventilation de portefeuilles  se justifient d’eux-mêmes compte tenu des termes de l’analyse royale. Passer à côté de cela, c’est faire peu de cas d’un discours aussi important dans le timing, aussi précis dans le diagnostic  et aussi expert dans les pistes indiquées. Le Premier ministre semble fondé, aujourd’hui, à deux ans de la fin de son mandat — il rentre dans une période politiquement sensible qui risque rapidement de mettre à mal sa majorité — de proposer un profond remaniement de son équipe pour la mettre davantage en phase avec  les exigences formulées par le chef de l’Etat : stratégie d’ensemble, cohérence dans l’action,  complémentarité des démarches, intégration des plans sectoriels, production d’un discours collectif audible, etc. L’action d’un gouvernement n’est pas uniquement  la juxtaposition de plans «technocratiques» portés par des individualités aussi brillantes soient-elles mais aussi une démarche d’ensemble où le collectif prime sur l’individuel. La question du remaniement ministériel, quand elle est traitée par les médias, n’est jamais totalement exempte de sensationnalisme ou d’approche politicienne — le sujet est vendeur —, mais cette fois-ci, même si Abbas El Fassi, nous le savons, n’est pas spontanément  très féru de cet exercice, la remise en ordre de la maison gouvernementale — remise en ordre de combat ? — semble être portée par la nécessité vitale pour le gouvernement de coller coûte que coûte à la dynamique royale. Et cette nécessité est clairement exprimée dans le discours royal.

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