Editorial

Éditorial

Le dénouement de l’affaire Mustapha Selma est plein d’enseignement pour notre pays. Le premier élément à retenir est que l’Algérie n’a pas le monopole du discours accusateur sur les droits de l’Homme. C’est le plus mauvais élève de la classe régionale qui crie le plus fort. Ces dernières années, plus le Maroc faisait des progrès considérables dans ce domaine notamment dans les provinces du Sud, plus le pouvoir algérien le stigmatisait. Le comble de l’imposture avait été atteint avec l’affaire de la fausse défenseure des droits de l’Homme, et vraie comédienne, Aminatou Haidar. Le deuxième élément important relève de la méthode : les Marocains sont capables de se mobiliser fortement, et partout dans le monde, quand ils constatent que la communauté internationale procède avec eux d’une manière injuste. Ils rejettent la politique de deux poids deux mesures. La preuve en est que la mobilisation patriotique a poussé même les inconditionnels du séparatisme à prendre position contre la violation des droits de Mustapha Selma. C’est un acquis considérable pour l’avenir. Il faut qu’à l’instar du Maroc, l’Algérie garantisse à ceux qui ne sont pas d’accord avec sa thèse séparatiste la liberté d’aller et de venir, la liberté d’opinion et le droit au regroupement familial. Les portes du Maroc sont ouvertes dans les deux sens. Celles des camps de Tindouf sont fermées à double tour sur des refugiés —les seuls au monde — qui sont interdits de libre circulation. Enfin, la troisième leçon de la libération de Mustapha Selma est qu’il est temps pour le Maroc de libérer l’action des Sahraouis unionistes. Ils sont nombreux, majoritaires, il faut qu’on les entende jusqu’aux confins des Lahmadas. Seule une confrontation ouverte entre les unionistes et les séparatistes, sur leur propre terrain, peut accélérer la solution de ce problème et montrer, face au monde, le vrai visage des dirigeants du Polisario. Désormais, un mouvement minoritaire, non démocratique,   servant exclusivement les intérêts du pouvoir algérien et contesté y compris dans les camps de Tindouf. Il est temps pour les Sahraouis marocains d’assumer leurs responsabilités à l’égard de l’unité de la Nation et des sacrifices qu’elle a consentis. Il faut aller au contact, et démasquer les imposteurs. L’exemple de Mustapha Selma, un homme qui au péril de sa vie, d’une manière désintéressée et courageuse, a bravé la torture pour exprimer son opinion, est à méditer. Nous nous libèrerons de la menace du séparatisme que si nous affirmons avec davantage de force et de vigueur notre unité.

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