Editorial

Éditorial

Le communiqué du PAM au sujet de la démission du maire de Tanger, Samir Abdelmoula, ne se prête pas à plusieurs lectures. Il est rare dans la vie politique qu’un document de cette nature soit aussi univoque. Que nous dit ce texte ? Il nous dit qu’il y a un vrai problème de gouvernance dans cette ville sensible, assaillie par de multiples défis, et que dans l’intérêt général, il fallait mettre fin à une situation préjudiciable à l’intérêt général. C’est sportif et fair-play. Il faut le noter. Maintenant sur le fond, on peut dire que le PAM n’a pas eu la main heureuse en présentant le jeune Samir Abdelmoula au poste de premier magistrat de la ville. Une question de formation politique, de maturité personnelle et, finalement, de procédure interne du parti pour choisir objectivement le bon candidat au bon poste. S’est greffé à cela le fait que le wali de la ville, un homme à la légitimité personnelle indiscutable, était convaincu dès le départ que ce jeune maire ne pouvait pas constituer avec lui un bon partenaire tellement ses handicaps étaient rédhibitoires. La suite de l’histoire a donné raison au wali qui, semble-t-il, avait à un moment mis sa démission dans la balance — symboliquement s’entend, les walis ne pouvant désigner les maires —pour alerter sur la situation de non-gouvernance critique de la ville. Maintenant pour ce qui concerne le PAM, il y a des leçons à tirer. Ce parti ayant aimanté massivement depuis sa création des centaines de nomades dont parmi eux on peut identifier des opportunistes professionnels a tout intérêt, les élections venant, à installer à l’adresse de ses futurs candidats aux responsabilités un double filtre. Un filtre de compétence pour s’assurer des qualifications des uns et des autres. Et un filtre éthique pour barrer la route aux personnages douteux qui peuplent chroniquement la vie politique nationale. La littérature du PAM depuis sa création met en avant la volonté de ce parti d’agir dans la transparence, la clarté politique, mais aussi exprime son désir de mobiliser une élite nouvelle, celle, justement, qui tourne le dos depuis des décennies à la vie politique. Les deux objectifs stratégiques ne sont pas faciles à atteindre. Certes. Mais les promesses obligent même si elles sont annoncées contre le cours de la sociologie politique marocaine. Comme, à coup sûr, une hirondelle ne fait pas le printemps, un parti, seul, ne peut pas réformer le système.

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