Les Marocains ont démontré — c’est la grande leçon de la manifestation du 28 novembre 2010 — à l’opinion publique internationale, de la manière la plus éclatante qui soit, qu’ils ne sont disposés à faire aucune concession quand il s’agit des affaires supérieures de la Nation. C’est un domaine dans lequel il n’y a pas, au grand dam de nos adversaires, de possibilité de lecture multiple. L’unité de la Nation, l’intégrité territoriale du Royaume, l’attachement aux institutions sacrées du pays sont un tout, insécable. Les valeurs immuables de la grande Nation marocaine, multiséculaire, sont fondées sur cette base. Le message est massif, lumineux et indiscutable. Ni Madrid, ni Alger, pour l’essentiel, ni Strasbourg, pour l’accessoire, ne peuvent altérer cette réalité. Elle est irréfragable. Maintenant, il est vrai que les aléas de la communication déloyale et malhonnête, quand elle se veut propagande d’Etat avec les moyens d’Etat comme l’Algérie la pratique, peuvent parfois marginalement contrarier le cours de notre histoire nationale. Comme il est vrai que les petits calculs politiques, étriqués et minables, peuvent rendre complètement folle, et irrationnelle, une partie de la classe politique espagnole, qui nuit ainsi durablement aux intérêts de son pays, peuvent chahuter passagèrement la perception de notre cause nationale. Mais le plus important n’est pas là. Le plus important ce sont les Marocains. Le plus important ce sont les sacrifices qu’ils sont prêts à consentir pour la Nation. Le plus important, en définitive, c’est le prix qu’ils sont prêts à payer pour l’intégrité du territoire national, et ils le paient depuis 35 ans. C’est cela le message livré par les 3 millions de manifestants de Casablanca. Il est clair et net.