Le débat naissant, qui prend l’allure d’une polémique, sur les libertés sexuelles est une nouvelle occasion pour tester le degré de maturité de notre société. Car au-delà de la question de fond et de la position des uns et des autres, c’est le genre de débats qui donne la réelle mesure des capacités des composantes de la société à dialoguer dans la sérénité. Ecouter et essayer de comprendre les arguments de l’autre, exposer et défendre ses propres arguments, loin du langage de la force. On a déjà vécu un épisode similaire il y a huit ans avec la Moudawana. Le test a été globalement réussi malgré quelques tentatives, dont celle du PJD, d’utiliser la force en descendant dans la rue. Mais à l’époque le débat sur la Moudawana s’était réduit à une confrontation entre deux camps, modernistes et conservateurs, sans trop se soucier du citoyen lambda. Résultat : quand la nouvelle Moudawana est devenue effective, il a fallu des années pour l’expliquer aux citoyens. C’est l’erreur à ne pas commettre. La question posée aujourd’hui, à savoir les libertés sexuelles, concerne la société entière et le débat ne doit pas être monopolisé par certains.