Alors que les collectivités locales doivent se préparer pour assumer de plus larges prérogatives dans le cadre du projet de régionalisation, les élus locaux, notamment dans les plus grandes villes du pays, ne semblent pas du tout mesurer les enjeux du moment. A Rabat, la session du conseil de la ville a été reportée faute de quorum. A Casablanca, la session a dû être levée quelques moments après son début parce que les élus de la plus grande ville du Royaume se sont rendu compte que les commissions censées préparer les documents du compte administratif n’ont tout simplement pas fait leur boulot. Quand des sessions des conseils de nos villes sont reportées de nombreuses fois et lorsque des dizaines de projets dans les villes se retrouvent bloqués uniquement parce que ces mêmes conseils sont paralysés pendant de longs mois pour des raisons politico-politiciennes ou selon le bon vouloir de certains élus, il faut se poser des questions sur la capacité de ces derniers à gérer la chose locale. Le débat ne doit pas se limiter à la date des prochaines élections locales mais doit également porter sur les chances de ce scrutin à dégager une véritable élite locale.
A défaut, nos conseils continueront à être complétement hors-jeu.