La direction des impôts est la mieux placée pour savoir les bienfaits de la digitalisation des process. En rendant possibles, voire obligatoires dans certains cas, les déclarations et le paiement des impôts, l’administration fiscale élimine une grande partie de ces zones d’ombre de notre bureaucratie qui constituent un terrain fertile pour la propagation de pratiques malsaines. Les risques de corruption, racket, pots-de-vin sont inévitables dès qu’il s’agit de relations humaines de surcroît dans l’administration.
C’est bien pour cette raison que le E-gov, l’administration électronique et autres programmes de digitalisation ne sont seulement pas une affaire de simplification de procédures mais aussi et surtout d’instauration de la transparence. Et c’est tout naturellement que l’avancée de la digitalisation de nos administrations fait face à une résistance de la part de pans de fonctionnaires. Aujourd’hui, dans certaines administrations fortement exposées au grand public comme les communes, les arrondissements et les tribunaux, entre autres, les services électroniques peuvent exister mais ne sont pas toujours pleinement opérationnels.
Dans des bureaux publics, on peut souvent observer des systèmes de gestion électronique des queues qui ne fonctionnent pas et où c’est l’agent de sécurité de service ou le préposé qui reprend le pouvoir pour distribuer lui-même les tickets et décider lui-même de l’organisation. Dans d’autres administrations, des bornes électroniques ont été sciemment laissées à l’abandon. Il ne suffit pas d’acheter du hardware et du matériel pour réussir la digitalisation. C’est encore une fois et paradoxalement une affaire de facteur humain…