Editorial

Le Maroc pris au piège

© D.R

Personne ne pouvait imaginer que la transition démocratique marocaine allait accoucher d’un Etat-otage incapable d’appliquer la loi dans sa plus simple expression quand celle-ci est délibérément violée par des provocateurs patentés.
Que les terroristes et les théoriciens du salafisme criminel trouvent, désormais, un soutien de plus en plus manifeste et déclaré auprès de la mouvance intégriste, celle-là même qui est représentée au Parlement, est une forfaiture sans nom.
Ceux qui luttent, armes en main, contre la société, contre l’Etat, contre la quiétude et la sérénité des citoyens et contre la stabilité d’une nation pacifique, sont aujourd’hui défendus, au nom d’une démocratie qu’ils instrumentalisent pour mieux la détruire, par des intégristes hypocrites – ne le sont-ils pas tous ? – qui affichent une institutionnalisation parlementaire et électorale de façade.
Ce schéma entriste est périlleux par le fait qu’il crée une base sociale et culturelle solide au terrorisme salafiste et qu’il favorise les conditions objectives de son « enracinement ». Il constitue un vrai danger pour la nation. La démocratie est kidnappée, l’Etat est pris en otage quand il n’est pas humilié et les citoyens sont invités par la violence, sous toutes ses formes, à la soumission. Ce n’est pas ce Maroc-là que nous voulons. Et nous le disons haut et fort.
De l’autre côté de cet arc de la haine du Maroc, nous trouvons d’autres qui militent pour son dépeçage en complotant contre son intégrité territoriale. Le travail de sape systématique qu’est en train d’accomplir, à l’intérieur même du pays, Ali Salem Tamek, un activiste du polisario à la solde d’Alger, est proprement effarant. À la faveur de l’élargissement de la liberté d’expression que permet, aujourd’hui, la démocratie marocaine, ce séparatiste de l’intérieur utilise cyniquement toutes les tribunes de presse qui s’offrent à lui pour attaquer les valeurs de la nation, l’intégrité territoriale du pays et l’unité du peuple marocain.
Les pires adversaires ou ennemis du pays n’ont jamais bénéficié d’autant de marges de manoeuvre « funestes » que cet agitateur pourtant déjà condamné pour des faits similaires avant d’être gracié par S.M le Roi Mohammed VI, le 7 janvier 2004. Encore une fois, les Marocains sont humiliés et les valeurs de notre pays foulées au pied. Un discours séparatiste de cette nature ne peut être validé par aucun acquis démocratique, il tombe, tout simplement, sous le coup de la loi.
La démocratie n’exonère aucun démocrate, sincère ou pas, du respect dû à nos institutions, à notre intégrité territoriale et à nos valeurs constitutionnelles. En dehors de cette perspective, aucun Etat de droit n’est envisageable.
Des Marocains ont laissé leurs vies pour la consécration de ces valeurs et leurs orphelins ne nous pardonneront jamais le peu de cas que nous faisons de la cause nationale et sacrée pour laquelle leurs parents se sont sacrifiés.
C’est quoi cette démocratie marocaine, pourtant prometteuse, que la société est incapable de défendre contre les attaques criminelles ou d’immuniser contre les dérives nihilistes les plus dangereuses ? C’est quoi un pays dont la classe politique, sauf une infime minorité, se vautre dans la lâcheté mercantile pour éviter de défendre les valeurs de la nation ? C’est quoi cette société civile dont les membres les plus pitoyables écument le soir les couloirs du Makhzen à la recherche d’opportunités d’affaires ou de reconnaissance intéressée et le jour signent des pétitions contre ce même makhzen qu’ils cannibalisent? C’est quoi cette élite qui recycle son état, regrettable, de lumpen-intelligentsia en un état d’indifférence pathologique à tout ce qui être considéré comme un sursaut pour le pays? Et ce sont quoi ces «forces vives économiques» qui, quand elles ne payent pas pour se prémunir judicieusement contre un «retournement de conjoncture», considèrent avec les plus démunis – un comble – que le salut est dans l’émigration ? C’est quoi tout cela ? Nous n’en savons strictement rien. Ce que nous savons, par contre, c’est qu’une poignée d’agitateurs font désormais chanter l’Etat devant une opinion publique de plus en plus livrée à elle-même.

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