Editorial

Le souci des gens

© D.R

L’accueil fantastique, populaire et massif que la population d’Oujda a réservé à S.M. Le Roi Mohammed VI est remarquable. Tous les observateurs présents ont relevé cette formidable liesse. Ces débordements affectifs ne sont ni rares ni isolés lors des déplacements du Souverain, mais le fait de souligner l’intensité de l’accueil exceptionnel des Oujdis est une manière de rendre justice à cette population.
Les gens de l’Oriental, chez nous, ont développé une mentalité insulaire à la mesure des graves problèmes économiques et sociaux que vit la région. Ils ont raison de considérer le voyage royal comme un désenclavement, au moins psychologique, susceptible d’avoir des retombées positives sur leur destin régional.
La visite de S.M. Le Roi porte, en elle, un espoir réel pour les habitants en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie tellement ils sont convaincus que la sollicitude royale à leur égard est porteuse de projets, de réalisations et de prospérité. Au-delà de la symbolique du voyage et de la chaleur de l’accueil, les gens de l’Oriental, compte tenu de la faiblesse structurelle de leur économie régionale et du poids d’une conjoncture difficile notamment avec notre voisin de l’Est, considèrent, à juste titre d’ailleurs, que le Chef de l’État peut être le premier catalyseur d’une vraie relance économique.
Si le peuple marocain dans son ensemble s’est mobilisé pour l’intégrité territoriale du pays et, ensuite, pour le développement des provinces du sud, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que les Marocains de l’Oriental ont fait des sacrifices plus lourds que les autres car, au sujet du Sahara marocain, ils ont dû subir, en première ligne, les aléas, les incertitudes et les vicissitudes qui ont marqué pendant des années les relations algéro-marocaines. Nous devons leur reconnaître cela et les accompagner fermement par des dispositifs courageux et ambitieux dans une forme achevée de solidarité inter-régionale pour lever le « siège » économique dont ils font l’objet.
C’est probablement de cette volonté-là que relève le voyage de Sa Majesté, et les Oujdis, dans leur infinie ingéniosité, ont saisi pertinemment cette dimension du voyage royal.
Comme le Nord, l’Oriental, qui ne manque pas d’atouts aussi, a besoin de grands chantiers structurants qui le projettent avec confiance et sérénité vers l’avenir. Qui le réconcilient avec les autres régions du pays et qui le rabibochent avec « Rabat » longtemps oublieuse par tropisme centralisateur contre-productif de ces régions injustement négligées, malgré leur apport décisif à la vie de la nation surtout dans les moments les plus difficiles.
Le Maroc des régions doit avancer plus vite que ne le laissent croire et présager les projets que l’Administration nourrit souvent avec paresse à son égard. Trop de temps a été perdu et nos régions doivent rapidement trouver des vocations propres, économiques, sociales et culturelles, qui leur permettent de contribuer à leur propre prospérité mais aussi au bien commun dans une forme d’économie nationale solidaire, humble et soucieuse sérieusement des gens.

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