Ce qui s’est passé au Conseil de la ville de Casablanca, lors du vote du compte administratif, est inquiétant. Il a donné à voir une image très dégradée de la démocratie locale. Cela n’est pas nouveau chez nous. Ce qui est par contre original, c’est de voir le PJD à la manœuvre. Et voir fonctionner ses élus dans une posture majoritaire.
Un, ils commencent pieusement par tout bloquer pour tirer un maximum du maire, Mohamed Sajid en l’occurrence, qu’ils soutiennent, avec une corde. Deux, dès qu’ils ont atteint leurs objectifs qui ne sont pas tous très spirituels, loin s’en faut, ils débloquent bruyamment la situation en rappelant à tous que Dieu est unique. Trois, pour faire oublier leurs coups de canif à la justice, à la charia, à la vertu et au développement, ils déversent un tombereau d’insultes, souvent laïques, sur l’opposition municipale qui a, naïvement, cru que le maire allait tomber. Quatre, il fait jour, tout le monde doit rentrer chez lui une main devant, une main derrière. Au loin, un muezzin appelle à la prière de l’aube…