On savait que nos amis les députés du PJD étaient des joyeux lurons mais à ce point nous sommes sidérés. Une électrice de ce parti vertueux a des problèmes avec son époux dans l’exercice conjoint et concomitant de leur sexualité. Que fait-elle ? Elle écrit à son député PJD favori. Et que fait l’heureux élu ? Il pose, en se tripotant la barbiche, une question -orale à ce stade- au gouvernement? Le ministre chargé des Relations, surpris voire renversé, n’en revient toujours pas. Quelle leçon tirer, si l’on peut dire, de cette délicieuse affaire ? Aucune de sérieuse. Sauf, peut-être, que le PJD a une certaine intimité avec ses électeurs. Ça on le devinait un peu. On peut aussi avancer que ce parti est en voie de laïcisation. Cette question dans un passé récent aurait relevé naturellement d’un sombre fquih de quartier. Certes vicieux aux doigts crochus, mais toujours consolateur et prompt à rendre de menus services. Aujourd’hui, on interpelle le gouvernement comme si le mari à l’imagination fertile était un membre avéré du gouvernement. Quoique, en démocratie, un membre du gouvernement a aussi le droit de se jeter, à l’appel du muezzin à la prière d’Al Fajr, du haut de l’armoire de sa chambre nuptiale, sur son épouse écartelée sur le lit conjugal, en hurlant son soutien actif à Abou Moussab Zarkaoui dans sa lutte contre les mécréants américains. Et alors? On a vu pire. Il faut juste qu’il ne la rate pas.