Ceux, parmi vous, qui ont pu expérimenter, chez eux, cette histoire de télévision par Adsl ont dû se rendre à une évidence simple. La sortie de l’informel vers le formel est une démarche foncièrement biblique. C’est une sorte de passage de l’obscurité de l’ignorance, à la lumière de la connaissance, au moins -pour ne point exagérer- télévisuelle. Un sentiment rare que de sentir, peut-être pour la première fois, que la qualité des images est solidement sous-tendue par la légalité de leur acquisition. Que le plaisir est, pour une fois, -ce qui est accidentel- renforcé par son statut licite. Et que la jouissance coupable de ces images païennes n’est plus doublement volée. La première fois sur le compte des ayants droit. Et la seconde sur les rigueurs de la foi, elle-même. Les prophètes ignorants de Derb Ghallef, et leurs paraboles, ont pris trop de poids dans nos vies. Qui n’a jamais vu un honnête père de famille, instruit, cultivé, raffiné, supplier à genoux un type louche et sale pour lui fournir un code improbable, un décodeur fraîchement flashé ou une carte à la puce douteuse ?
L’humiliation est la sanction promise à ceux qui confient leur âme aux faux prophètes. Désormais, le message doit être à haut débit. Et le Messager -ou l’opérateur – attesté. C’est à ce prix que les nouvelles prophéties se réaliseront. Un authentique forfait.