Cette histoire de flic poignardé en pleine audience de tribunal de Rabat est affligeante au plus haut point. Le policier assassiné, Douider Samir, avait 29 ans et était père d’un enfant. Bien sûr, il est mort dans l’exercice de ses fonctions, lesquelles contiennent des risques inhérents. Mais, quand même. Ce n’est ni une affaire de grand banditisme, ni une émeute armée, ni une grosse affaire de terrorisme. C’est juste l’histoire d’un quidam qui en veut à mort à l’Etat italien qui l’a expulsé et qui, en colère, a fini par liquider, par hasard, un de ses compatriotes qui se trouve être, aussi par hasard, un flic. Une affaire à la con dans toute sa splendeur. Une somme de détresse ajoutée à une quantité énorme de désarroi additionnée à beaucoup de bêtise.
Le tout dans une salle de tribunal chauffée à blanc par une chaleur poisseuse. Et, un policier qui aurait pu ne pas être celui-là. Ni là, non plus. Fondamentalement, on ne meurt jamais pour rien. Mais là, justement, rien ne destinait ce flic à mourir. Enfin, presque rien.