Le Parti de l’avant-garde démocratique socialiste (PADS) est un parti marocain de gauche qui a toujours boycotté les élections. Cette fois-ci Ahmed Benjelloun et ses amis ont décidé d’y aller pour 2007. Pourquoi? Ils ont des réponses très travaillées, et très ciselées, à cette question. Ils ont aussi, en bon gauchiste, tout un corpus idéologique qui explique dialectiquement ce retournement de position sans invalider, ou révoquer, au niveau des principes la position antérieure. À la bonne heure. Le menu de la démocratie marocaine ne peut, sur le plan électoral, que s’enrichir de ce nouveau plat. Le seul problème qu’il y a, et il est de taille, c’est qu’au moment où la démocratie montre une capacité réelle d’attraction politique et manifeste un vrai potentiel d’inclusion électoral en attirant des partis comme le PADS certains s’amusent à vouloir rendre «exorbitant» le ticket d’entrée en verrouillant le mode de scrutin. C’est paradoxal. Mais, heureusement, tout indique, aujourd’hui, que la reforme dite consensuelle du mode de scrutin par la majorité sortante a fait long feu.