Le Jardin Murdoch à Casablanca revit. La renaissance d’un jardin dans une ville affairée et polluée comme la capitale économique est un évènement prodigieux. Car, jamais auparavant, dans cette ville vorace, on n’avait vu des jardiniers gagner contre des spéculateurs. Leur rapport au temps est, tout simplement, différent. Une question de nature, aussi. Revigoré, reformulé, repensé le Jardin Murdoch respire de nouveau au rythme de ses plantations. Ses fleurs reprennent goût à s’ouvrir aux regards des amoureux. Le chant de ses oiseaux recouvre de nouveau la clameur désordonnée de la ville. Et ses couleurs vives et chaudes se remettent à exorciser la lumière sèche et blafarde des jours incertains. Le Maire de Casablanca a, assurément, la main verte. Son engagement pour le Jardin Murdoch, pour le parc de l’Ermitage ou pour celui de la Ligue arabe – trois hauts lieux blessés de la mémoire casablancaise – montre, à l’évidence, qu’il a une idée généreuse pour les espaces verts de cette ville, laissés à l’abandon depuis des décennies. On sait, presque, tout faire dans notre pays. Des barrages, des mosquées, des ports, des autoroutes, des sites fabuleux. Mais pour notre désagrément absolu, on ne sait plus faire des jardins ou des parcs. Alors que Casablanca bruit, aujourd’hui, de mille chantiers, formons le vœu que, bientôt, mille jardins y fleuriront.