Editorial

Petit bonjour

Le Maroc est entré, depuis le 16 mai 2003, dans une guerre permanente contre le terrorisme. L’Etat et ses services de sécurité ont, depuis, pris la pleine mesure de ce défi mondial. Ils ont accumulé dans ce domaine une expertise réelle, désormais reconnue y compris à l’échelon international. Plus de 70 cellules terroristes ont été démantelées. Souvent le travail est fait dans la discrétion, mais il arrive parfois, comme avec la cellule de «Ansar Al Mahdi», qu’un démantèlement important occupe la première place dans l’actualité nationale. Mais à chaque fois qu’un événement de cette nature se produit, il arrive que certains milieux ressortent la même antienne. Ils avancent que les faits sont fabriqués par les services de sécurité et installent d’emblée, outre la confusion dans l’opinion publique, les terroristes dans la position de victimes. Ce sont les mêmes, d’ailleurs, qui affirmaient en septembre 2001 que l’attaque contre New York était l’œuvre du Mossad israélien alors que le principal  intéressé, Oussama Ben Laden, revendiquait son action criminelle. Cet exercice de «négationnisme» est devenu, chez nous, un trait distinctif de ces milieux  dont la  sociologie est, d’ailleurs, fort simple. Il y a d’un côté ceux qui font dans l’islamisme «parlementaire» –  le plus sournois car le plus hypocrite – car ils ne supportent l’idée que leur discours crée, objectivement, un environnement idéologique favorable au développement du terrorisme. La négation ou, mieux, le déni – une forme pathologique connue – du terrorisme leur permet d’atténuer leur responsabilité morale face à un phénomène qui ne leur est pas étranger et vis-à-vis duquel ils cultivent une ambiguïté politique permanente. De l’autre côté, on trouve les nihilistes locaux. Ceux-là, ils sont, tout simplement, en guerre contre la patrie car ils ont un problème avec l’Etat. Ils démolissent la nation car ils ont un conflit avec le pouvoir. Ils nient le terrorisme car ils ont un compte à régler avec les services nationaux de sécurité. Ils ont la haine pour leur pays car ils se haïssent eux-mêmes etc. Au final, deux postures différentes se fondant pour former une seule, et unique, imposture. Une sorte de binôme qui devient un carcinome.

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