«La face sombre de l’armée marocaine dévoilée par un de ses ex-officiers». C’est avec ce titre, à travers une dépêche exotique signée de Paris, que l’Afp présente la fiche de lecture du déjà fameux livre -épuisé avant d’être publié- du commandant Mahjoub Tobji. On ne sait pas si le rédacteur de la fiche est un orientaliste stagiaire dans la prestigieuse agence de presse ou si le bureau de Rabat, pourtant expert dans les affaires marocaines, a refusé de faire la fiche mais, en tout cas, le boulot est très mal fait. Sous la plume d’un vague «marocologue», ce livre a déjà eu une conséquence immanente : «Un premier signe vient, peut-être, d’être donné: le roi vient de mettre fin aux fonctions du patron de la police, le général Hamidou Laânigri, un proche de Benslimane». On aime beaucoup le peut-être, mais l’amateurisme absolu de l’approche ne passe pas. Faire fi de la chronologie des faits, se comporter à la faveur de la promotion d’un livre avec autant de légèreté vis-à-vis de décisions d’Etat et être aussi cavalier envers des personnes responsables ne peut être le fait d’une agence de presse peuplée d’Africains qui reviennent de loin et qui connaissent très bien la chanson.