L’affaire du nouveau projet de loi électorale, en cours d’examen devant la Chambre des représentants, devient une vraie pomme de discorde. Si des partis politiques, notamment petits – et pour cause -, ne passent les filtres proposés de 3% et de 7%, ils vont, tout simplement, être rayés de la carte politique. Le débat est assez tranché. Il y a ceux qui veulent d’une manière volontariste stopper la «balkanisation» de la vie politique en instaurant un ticket d’entrée. Un seuil d’accès, donc. Ceux-là représentent en général de grands partis politiques, ou considérés comme tels, et ils revendiquent, avec une légitimité affichée, une certaine antériorité historique. Les opposants à cette vision avancent, quant à eux, des arguments démocratiques pris dans l’absolu. Ils affirment que c’est aux électeurs de choisir librement leurs représentants. L’administration, la majorité ou un cartel de partis coalisés ne peuvent, même sous couvert d’une nouvelle loi électorale, dicter une règle de jeu qui aboutira fatalement à «l’appauvrissement» de la représentation nationale. Elle fera disparaître des sensibilités politiques «notables» en bloquant leur expression démocratique. Il est bien évident que les nouveaux partis politiques et les petites formations sont, pour des raisons de survie, radicalement opposés à ce projet. Cette affaire est un vrai poison. En dessous des seuils proposés, la réforme n’aurait pas de sens. Et l’abandon pur et simple du projet, par contre, ne serait pas très sérieux.